Pourquoi les licornes brillent? Un essai en 3 temps!
- Sarah Brouillardelle
- 14 déc. 2017
- 5 min de lecture

Parce que j'ai cette réputation de licorne canadienne toujours heureuse et éternellement positive, et parce que je suis sensible à la cause des maladies mentale, j'ai choisi aujourd'hui de t'en parler. D'en parler. De dire ''Ailles, ça me touche moi aussi.'' De l'envers de mon décor. De te partager ce que je ne te montre pas souvent (voir jamais). Pourquoi je n'en parle pas d'habitude? Parce que c'est moins chic, ça inquiètes, ça peut même faire peur. Et surtout ça ternirait mon image de licorne à paillettes HD...Tyra Banks me flusherait de ANTM tsé. (LOL) L'Europe me refuserait peut-être l'entrée, une québécoise démoralisée, AU SECOURS (pensez à Amélie Poulain)! Fais que, ça va comme suit:
Des fois, la vie m'échappe. Comme ça, sans rien dire, sans rien faire. Elle part. Pas de valise, de backpack, non, rien pentoute. Juste elle sort, elle s'en va, elle décrisse. Elle ne m'invite pas avec elle, elle me laisse là sur mon divan IKEA à perdre ma journée, à laisser le temps passer sans pitié. Le temps, cette précieuse ressource dont je n'ai parfois rien à faire. Tout le monde court après, pendant que moi je suis là à le gaspiller allègrement, à perdre de précieuses secondes de ma jeunesse que je laisse partir en fumée de rien foutage. Oui, moi Petit Buddha je suis reconnue coupable de manque d'ambition, de perte de temps volontaire et de coup de mou qui fesse assez pour me faire dire : ''Ailles c'est tu vraiment bon pour moi ça là?''. I mean, je comprends bien le concept de la patience, de ça va venir faut juste attendre encore un peu. Mais y'a parfois l'image de la balance qui m'arrive avec un gros blues et je me demande sincèrement si je mettais ce que ça m'apporte de bon d'un côté et les désavantages de l'autre, si vraiment je serais satisfaite de la réponse. Est-ce que je serais plus heureuse si je n'étais pas partie?
HERE COMES THE COMPARISON MODE (Attention ce qui suit peut être lourd, voilà le darkside de la médaille que même les licornes peuvent porter)
Toutes ces aventures épicuriennes, équivalent-elles à la stabilité de ma vie d'avant? Est-ce que je suis entrain de réaliser mon plein potentiel pendant que j'attends des mois durant? Est-ce que j'aurais été heureuse sans me poser toutes ce question là si j'étais restée sur ma terre natale? Les amis que je rencontrent ici, ceux qui finissent tous par partir ailleurs un jour ou l'autre, est-ce que je perd mon temps à essayer de les garder? Au fur et à mesure que je construis de nouvelles relations éphémères ici, j'ai une armée de neveux et de nièces qui naissent au Québec à qui je ne peux même pas faire gagagougou, qui ne me reconnaîtrons probablement pas la prochaine fois qu'on se verra. Ceux là même que je ne pourrai bercer qu'une fois par année pendant que je passe le clair de mes journées à tout recommencer ici, ça est-ce que ça vaut vraiment la peine de manquer leur arrivée? Le gap qui s'installe insidieusement entre mon désormais mari et moi-même, ce fossé de décalage horaire entre une nouvelle carrière passionnante et une vie de femme au foyer non désirée, est-ce que je dois l'accepter ce gap là? Est-ce qu'on est entrain de se rendre plus forts grâce à cette épreuve ou est-ce qu'on va y laisser notre peau dans cette phase de transition? Mon manque de réalisation personnelle (Instagram a ses limites tu comprends), dans quelle boutique je peux le retourner? Mon indépendance financière est-elle une chose du passé pour l'éternité? Parlerons nous de mes qualifications professionnelles qui ne vaudront bientôt plus rien parce qu'un trou de 2 ans sur un C.V. en France, ça s'explique mal en TABARNAK? Non nous n'en parlerons pas, à moins que vous aimeriez voir une licorne enragée et désespérée. Désespérée car devant le néant, on peut soit être excitée de toutes les possibilités, ou terrorisée de ne pas savoir par où commencer. Présentement c'est plus l'option 2. AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH. Et bien sûr, tout comme la célèbre météo bipolaire de Bordeaux qui passe du soleil à l'orage en 2 secondes, je vacille entre les deux options EN PERMANENCE.
- N.B.: Pendant ce temps de remue pensées lourdes, rien ne se fait. Ni le ménage. Ni la vaisselle. Ni faire du sport. Ni aller dehors. Ni écouter de la musique. Ni appeler sa famille. Rien. Juste un gros rien de rien de pensées dévastatrices. Bonjour culpabilité! 16h00, encore en pyjama entrain de requestionner chacuns de mes propres choix, ça c'est ce que j'appelle une vie stimulante! -
Si je te partage les bas fonds de ma dépression -non je n'ai pas peur des mots et oui c'est sûrement un auto diagnostic peut-être un peu intense, mais j'ai une grande capacité d'analyse
et un excellent regard critique doublé d'une grande connaissance de moi-même et cette conclusion est la plus plausible, mais comme nous en somme encore au stade préliminaire, il y a de l'espoir et je ne suis pas entrain de m'enfoncer dans un trou sans fin, j'ai encore une main bien accrochée à mon costume de licorne alors ça va! - donc je disais si je te partage les bas fonds de ma dépression, c'est parce que ça fait partie de la game de la vie, et qui plus est de ma vie d'expatriée. Et que je ne suis pas la seule. C'est valide à l'international. Que tu aies déménagé ou non. Pris de bonne décision ou non. C'est applicable à tout le monde sans discrimination, tant que le chapeau te fais mets le. Personne n'est à l'abris. Tu as le droit, on a le droit de feeler mou. Gravement mou des fois. On n'a pas de compte à rendre à personne parce que ça va moins bien, parce que la p'tite pilule passe de travers. Ça n'a pas à faire sentir personne mal ou inquiet, c'est juste notre vécu, notre jardin émotif à nous qui a besoin d'attention. En parler ouvertement de ces idées noires (ou plutôt grises foncées vu qu'elle ternissent le portrait sans le masquer quand même), ça fait un bien fou! Ça remet les monstres en perspective et en fait, ça réaligne les planètes. Ce qui apparaît comme une montagne dans ma tête, devient un petit pet légèrement stressant, mais auquel il y a évidemment des solutions. Et tu sais quoi? Ça permet de continuer à y croire. Qu'on a fait le bon choix, qu'on est à la bonne place qu'il suffit juste de se bouger, de créer et d'arrêter de vivre dans sa tête. C'est la où elle est vicieuse, la dépression, c'est quand on la vit seul dans sa tête et qu'en plus on y met une couche de jugement. J'ai décidé de t'en parler pour m'éclairer, pour souffler et te dire à toi, à quelqu'un que tu connais peut-être, aux inconnus, bref à qui se sent concerné, you are not alone. On va s'en sortir de ces phases où la vie nous quitte, on va reprendre possession de notre nous-même. Un jour à la fois, une pensée à la fois. En costume de licorne ou pas, on va choisir d'avancer parce que finalement, on aime ça la vie tsé.
J'espère que tu comprends maintenant que la licorne qui brille, brille surtout parce qu'elle réussi à surmonter ses démons. On en a tous et c'est pas parce qu'on est des licornes qu'on fait exception!
Et toi, en plus, je t'aime. Alors je continue à faire fleurir tout ça, pour moi et pour toi!
Shine bright like a diamond mon fellow Petit Buddha! Honores chaque up and down, ils contribuent à qui nous sommes aujourd'hui. Watch out, j'ai bien hâte de voir qui je serai demain (AHAHAHAH!)!
Laisses moi donc un petit mot en bas ici, ça me fait tellement plaisir ;)
-PB (pour Peanut Butter bien sûr, Capitaine Peanut Butter à l'écoute!) xx

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