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Suis-je triste? (ceci n'est pas un roman, mais pas loin)

  • Photo du rédacteur: Sarah Brouillardelle
    Sarah Brouillardelle
  • 3 oct. 2017
  • 4 min de lecture

On me le demande souvent. Peut-être pas sous cette forme exacte, mais on me le demande quand même. Toi la pouliche aux mille arc-en-ciel qui brille jour et nuit, toi là, as-tu des regrets? T'ennuies-tu? Es-tu triste? Ta vie c'est tu de la marde des fois? La réponse varie d'un jour à l'autre selon si j'ai plus ou moins de patience, si le kid en bas de chez nous hurle depuis 2 heures ou bien si j'ai fais la découverte du siècle pendant ma balade en ville. Mais en gros, non. Non je ne suis pas triste. Pour une simple et bonne raison. La voici :

Tu sais cher ami, être une expatriée, expat pour les intimes (#expatlife sur instagram), c'est faire le choix conscient et ce dès le premier billet d'avion qu'il va falloir renoncer. Renoncer au confort du connu, à la facilité de la proximité et surtout, renoncer à l'éternel. Rien n'est éternel dans la vie, absolument rien et la vie d'expat te permet d'expérimenter ce concept à fond la caisse, au max du max. Tu as a chance d'expérimenter la vie autour du globe. Te familiariser avec de nouvelles cultures, apprendre des langues étrangères et découvrir des gastronomies différentes de la tienne. Rencontrer des gens extraordinaires et t'ouvrir à de nouveaux horizons. Amazing non? Oui! Et ça vient avec le contrat suivant : Accepter que tout ça, c'est temporaire. Le high, il est temporaire. Pas éternel. Il a une date de péremption et tu la connaîtras seulement le jour où tu vas déménager à nouveau. Le contrat c'est d'accepter le high sans savoir quand il va s'arrêter pour laisser place à une nouvelle vie. Dans la catégorie détachement, imprévu et recommencer à zéro, on fait rarement mieux. Crois-moi.

Un exemple simple et concret pour t'aider à visualiser: Les amitiés. Tsé celles que tu as mis 1 an et demi à développer. Parce qu'on va être honnête de vraies amitié ça prend du temps à bâtir quand tu as presque 30 ans (oh shit) et que tu n'es pas sur ton continent, Va falloir pédaler en double pour les entretenir et pas question de les laisser mourir. Texto par ci, photo par là, hop hop on tient tout le monde au courant. Dans l'excitation de ton nouveau déménagement (wow un nouveau pays!) eh bien tu vas t'affairer à essayer de t'intégrer; trouver des nouvelles copines dans un nouveau gym (qui veut aller suer toute seule sérieux?), parcourir les internets à la recherche des spots chouettes où aller socialiser, parler avec la caissière de ton nouveau super marché (tu risques de la voir souvent elle alors hein!), accepter une bonne fois pour toute de changer de coiffeuse sans faire de cauchemars, bref tu vas faire tout ce que tu peux pour pas devenir une larve qui reste collée seule sur son divan à pleurer ses amitiés absentes et son connu d'antan. Le piège, c'est que si tu regrettes collée comme une larve sur ton divan à chaque fois qu'il y a un changement, y'a de fortes chance qu'il ne se passe rien de bien bon dans ta vie. Enfermée dans un 4 et demi étranger, ça peut te faire venir l'envie de retrouver ton chez toi natal, ta terre de provenance, ton AOC d'origine! Et ça mon cher, c'est tout sauf compris dans le contrat. C'est l'antipode du but de l'expérience.

Si tu choisis dès le début, d'accepter le billet d'avion, tu acceptes que les regrets n'ont pas leur place. Point final. Part of the game. Tu veux laisser de la place pour les regrets dans ta valise? Alors ok, comme tu voudras, mais saches qu'il te faudra dire Arrivederci! à plein de belles découvertes, aux aventures extraordinaires et aux surprises des nouveaux départs. C'est un compromis que je choisi de ne pas faire. Chaque jour, je pourrais m'abattre sur mon sort et me dire que ô Turin ville de rêve que j'adore, aux mille et un gelati, à l'aura magique et aux gens passionnés, Turin tu me manques! Mais pendant que je m'ennuie de Turin, je ne suis pas à la découverte de Bordeaux. De l'océan Atlantique. De mon nouveau pâtissier préféré. Pendant que je m'ennuie, que je colle comme une larve sur mon nouveau divan IKEA, je ne suis pas entrain de fabriquer de nouveau souvenirs à te partager, de bellezza pour se régaler et d'émotions positives pour entretenir l'effet licorne. Alors pour moi, et pour toi aussi, je choisi de laisser les regrets pour ceux qui ont du temps à perdre et un goût de la vie moins prononcé.

Saches que malgré mes airs de licorne infaillible, j'ai moi aussi des déceptions par moment, des opportunité de tester les limites de ma patience et des deuils à faire au quotidien. Mais j'ai toujours dis que ma maison se trouve à l'intérieur de moi. Je suis ma propre fondation alors quoi qu'il arrive, où que je me trouve sur la planète, je suis toujours chez moi. Je dispose de la même capacité que toi à choisir si je colle sur mon divan ou si je me lève et je vais rencontrer le monde dehors qui m'attends. Et ça, c'est valide à l'international. De Granby à Turin en passant par Pékin, vas où tu veux, c'est le même concept. Et il y a tout autant à découvrir chez moi que chez toi.

Alors non je ne suis pas triste. Je ne te regrettes pas et je t'amènes plutôt avec moi dans chacune de mes aventures!

Ailles bonne rentrée, it's been a while qu'on ne s'était pas jasé!

Bisous

Palazzo Madama di Torino aka ma court arrière turinoise. Tant de raison de regretter!

Petit Buddha sans regret qui t'aime bien (ti voglio bene)

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